Cryptorchidie
La cryptorchidie caractérise un chien ou un chat mâle à qui il manque une ou les deux testicules dans ses bourses.
Comment fonctionne la formation des testicules ?
Lorsque le chiot ou chaton est dans le ventre de sa mère, tous ses organes (le foie, les reins, la rate…) vont se développer progressivement au cours de la gestation. Juste derrière le rein se trouve un petit organe que nous allons appeler « organe sexuel ». C’est cette petite glande qui deviendra un ovaire ou un testicule.
Le futur sexe du bébé va être orienté vers mâle ou femelle suivant les chromosomes… XX pour une femelle et XY pour un mâle. Lorsque le jeune fœtus en développement possède des chromosomes XX, l’organe sexuel ne sera pas stimulé et va donner naturellement un ovaire. Il va rester au même endroit, juste derrière le rein. Le reste de l’appareil sexuel va se développer et donner l’utérus, le vagin et la vulve. Par contre, en présence de chromosomes XY, une stimulation tout autre va avoir lieu. L’appareil génital va évoluer en un pénis, une prostate et des bourses. L’organe sexuel, lui, va devenir un testicule. Mais rappelez vous que cet organe devenu un testicule, se trouve toujours au fin fond de l’abdomen juste derrière le rein. Et les bourses, elles, sont vides. Pendant la fin de la gestation et les premiers jours de la vie, les testicules vont réaliser leur migration depuis leur situation initiale jusque dans les bourses. Pour cela, ce testicule va être guidé par un cordon fibreux au nom latin imprononçable, le « gubernaculum testis ». Le testicule va suivre cet espèce de fil d’Ariane, traverser tout l’abdomen, en sortir par l’anneau inguinal, et cheminer sous la peau jusqu’à son emplacement définitif : les bourses.
La cryptorchidie
Dans certains cas, cette grande chevauchée testiculaire peut ne pas se dérouler comme prévu et ne pas arriver jusqu’à son terminus, les bourses. Plusieurs cas sont possibles. Premièrement, il ne démarre même pas et reste derrière le rein. Deuxièmement, il entame sa migration mais s’arrête en chemin, n’importe ou le long du gubernaculum testis. Enfin, son cheminement peut être très lent et dépasser les délais normaux prévu (un peu comme un train qui arrive en gare mais en retard).
Ce phénomène peut se rencontrer pour un seul, ou pour les deux testicules. On parlera de cryptorchidie uni- ou bi-latérale.
Cette anomalie a une très forte influence génétique. C’est-à-dire que s’il se reproduit, un mâle cryptorchide a beaucoup de chance (ou malchance d’ailleurs) de transmettre ce problème à tous ses enfants mâles. Oui car l’animal cryptorchide est capable de se reproduire soit grâce à son testicule bien placé (pour les cryptorchides unilateraux) soit par son testicule mal placé mais fonctionnel quand même. C’est pour cette raison qu’il est déconseillé de faire reproduire un animal cryptorchide. D’ailleurs, les chiens ou chats de race mâles, pour être « confirmés » doivent avoir les deux testicules au bon endroit, dans les bourses.
De plus, il a été remarqué que les testicules qui restaient dans l’abdomen, qui n’est pas l’endroit prévu pour eux, pouvaient « mal tourner ». Le développement de tumeurs testiculaires y semblerait plus fréquent. Il est donc indispensable de retirer chirurgicalement ce testicule mal placé. Comme il est déconseillé de faire reproduire cet animal, on profitera de la même opération pour enlever le testicule qui se trouve dans les bourses. La castration d’un chien cryptorchide est un peu plus compliquée et donc plus cher qu’une castration normale. En effet, il faut trouver ce testicule perdu en chemin. Il peut être n’importe où entre le rein et les bourses. De plus, il est toujours plus petit que la normale, ce qui ne facilite pas les recherches.
Chez certaines espèces (comme la vache par exemple), lorsqu’il y a des jumeaux, les placentas vont communiquer ensemble. C’est-à-dire que des éléments, des informations vont pouvoir passer d’un placenta à l’autre et exercer une influence sur son frère ou sa sœur. C’est surtout la communication d’un jumeau mâle vers un jumeau femelle qui va poser un problème. En effet, les caractères génétique XY du mâle vont agir sur la femelle. Pas assez pour qu’elle devienne un mâle, mais suffisamment pour perturber le développement de ses organes sexuels. A tel point qu’elle est quasiment systématiquement stérile. Ce phénomène s’appelle en anglais, le free-martinisme.