la maladie valvulaire dégénerative

Maladie valvulaire mitrale du chien

 

Votre chien vient d’avoir un diagnostic de maladie valvulaire mitrale. Ce document est fait pour que vous compreniez le fonctionnement de cette maladie et de son évolution.

 

Qu’est ce que la valve mitrale ?

Le cœur est composé de 4 cavités… 2 oreillettes et 2 ventricules. Le sang arrive des poumons chargé d’oxygène (1) il entre dans l’oreillette gauche, ensuite il passe dans le ventricule gauche (2) qui va le propulser dans tout le corps via l’aorte (3). Après avoir distribué l’oxygène à tout l’organisme, le sang revient dans le cœur au niveau de l’oreillette droite (4). Il passe ensuite dans le ventricule droit (5) qu’il le renvoie dans les poumons se recharger en oxygène.

Le ventricule droit envoie donc le sang dans les poumons situés juste à côté… ce qui n’est pas trop compliqué. Par contre, le ventricule gauche doit envoyer le sang à tout l’organisme… du bout de la truffe au bout de la queue. Ceci est beaucoup plus compliqué et difficile, c’est pourquoi ce ventricule gauche est beaucoup plus gros.

 

 

Au moment où ce ventricule gauche se contracte pour envoyer le sang dans l’aorte, la valve mitrale se ferme pour éviter que le sang ne revienne d’où il vient (de l’oreillette gauche). Cette valve mitrale est composée de deux feuillets qui se rejoignent pour créer l’étanchéité de l’orifice. Pour éviter qu’ils ne se fassent emmener dans l’oreillette au moment de la contraction du ventricule, ils sont attachés par des petits cordages.

 

 

 

Qu’est ce que la maladie valvulaire mitrale ?

Avec le temps qui passe, la valve va « fatiguer », elle va perdre son étanchéité parfaite. Elle va donc, à chaque contraction, laisser échapper un peu de sang (qui retourne dans l’oreillette, de là où il vient !). Cette perte d’étanchéité peut être liée à la formation d’un petit nodule sur la valve. Enfin, chose plus grave, un des petits cordages peut se rompre.

A chaque contraction du cœur, l’oreillette reçoit donc du sang venant des poumons mais récupère également du sang revenant du ventricule. Cette « surcharge » va faire augmenter la pression dans l’oreillette qui va progressivement gonfler comme un ballon. Les bronches situées à côté de l’oreillette vont être écrasées et provoquer une toux chez votre compagnon. Cette toux est le premier signe clinique que vous allez observer. Or, a ce stade, la maladie est déjà bien avancée.

 

Enfin, la maladie va arriver à son dernier stade, la « décompensation cardiaque ». L’oreillette qui jusque la s’était gonflée pour maintenir la surpression arrive au maximum de sa dilatation. La surpression va donc remonter plus en amont dans les vaisseaux pulmonaires. On va ainsi observer une hypertension pulmonaire qui peut conduire à un œdème.

 

 

Pourquoi l’échographie cardiaque est-elle incontournable 

Le premier signe clinique va être la découverte d’un « souffle » à l’auscultation par le vétérinaire. Ce souffle ne veut pas nécessairement dire que votre chien souffre d’une maladie mitrale, beaucoup d’autres pathologies sont possibles. Le seul moyen de préciser le diagnostic est une échographie cardiaque. C’est le seul examen qui va nous permettre de voir ce qui se passe à l’intérieur du cœur et d’étudier son fonctionnement en mouvement. Elle va nous permettre de réaliser de nombreuses mesures et observations : la valve mitrale, sa forme, sa position, son mouvement, ses nodules, ses cordages, l’oreillette gauche, sa forme, sa taille… L’échographie doppler va nous permettre de visualiser le reflux de la valve, le mesurer et évaluer sa vitesse. Nous pouvons également mesurer chaque paroi du cœur (oreillette, ventricule, gauche, droite) en phase de contraction et en phase de relâchement. Nous pourrons aussi mesurer et étudier le flux dans chaque vaisseau.

Avec toutes ces mesures, nous pourrons juger si votre chien souffre de cette maladie valvulaire, en évaluer le stade et lui proposer un traitement adéquat.

Grâce au suivi de ces paramètres, nous pourrons adapter le traitement mais surtout prévoir chaque dégradation avant qu’elle n’arrive et la traiter très précocement.

Une importante étude en cardiologie vétérinaire nous apprend que grâce à l’échographie et l’évaluation du stade de la maladie, nous pourrons adapter le traitement au plus juste et faire en sorte que votre compagnon vive avec sa pathologie sous contrôle et sans répercussion sur sa vie le plus longtemps possible. Par exemple, cette étude a montré qu’un chien qui présente cette pathologie à son début va mettre environ 1 ans à en être gêné (toux, intolérance à l’effort). Par contre, ce même chien avec le même problème mais avec le traitement adéquat mettra environ 3 ans à montrer des signes.

Par ailleurs, environ 20% des chiens qui présentent un souffle ne nécessite aucun traitement. Chez eux, le reflux, même s’il est audible à l’auscultation, est très faible, totalement physiologique et n’évoluera pas. Il est donc inutile de traiter ces animaux. Seul le suivi échographique peut nous en assurer.

 

Suivi et évolution de la maladie à la maison.

Cette maladie évolue lentement mais surtout silencieusement sans qu’aucun signe ne paraisse sur votre animal. Le jour où les signes apparaissent, la pathologie est déjà bien installée. Un des premiers signes cliniques est la toux. Une toux caractéristique du fond de la gorge, comme si votre chien avait des sécrétions à évacuer. Cette toux est due à l’oreillette gauche dilatée qui écrase les bronches. Cette toux peut être présente n’importe quand dans la journée mais principalement quand l’animal s’énerve ou est couché.

 Ensuite une intolérance à l’effort peut apparaître. Votre chien va peiner plus vite dans sa promenade habituelle, va se fatiguer plus vite lorsqu’il joue dans le jardin…

Le système cardio-vasculaire est intiment lié au système respiratoire, ils compensent chacun les difficultés de l’autre. C’est pourquoi le suivi de la respiration de votre chien peut nous aider à prévoir la dégradation de la maladie cardiaque. Vous pouvez mesurer la fréquence respiratoire de votre chien pendant son sommeil (nombre de respiration par minute). Faites cela une a deux fois par semaine et notez systématiquement les résultats. Un résultat au-dessus de 30 respirations par minute ou une forte augmentation par rapport aux mesures précédentes doit vous alerter.